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Autogestions et citoyenneté industrielle

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À l’invitation de Frank Georgi et Aurélie Andry, qui organisent le séminaire “Autogestions : idées, pratiques, circulations, XIXe-XXIe siècle”, Maxime Quijoux et Karel Yon interviendront mercredi 26 octobre 2022 à l’Université d’Évry pour présenter les recherches qu’ils mènent dans le cadre du projet CITINDUS.

Le séminaire se déroulera de 14h à 16h30, sous forme hybride, à Université d’Évry Paris-Saclay et en ligne :

  • Université d’Évry Paris-Saclay, 2 rue du Facteur Cheval 91000 Évry, salle 408 (4eétage)

Comment venir ?

  • En ligne en suivant ce lien (Mot de passe : EURODEM22 ; Meeting ID : 933 8592 5286)

Le séminaire est ouvert aux étudiant·es de licence et master, aux doctorant·es, post-doctorant·es, chercheur·ses, et à toute personne intéressée.

Présentation du séminaire :

Ce séminaire vise à ouvrir un espace de présentation et de discussions des travaux en cours – français et étrangers – sur le thème de l’autogestion entendu au sens large. Depuis la seconde moitié du XIXe siècle au moins, l’idée de démocratiser la sphère du travail, de l’entreprise et de l’économie plus généralement a donné lieu à d’innombrables discussions théoriques, travaux académiques, luttes syndicales, propositions politiques, et expériences concrètes en Europe et ailleurs. L’un des « modèles » les plus discutés en Europe depuis la Seconde guerre mondiale est celui de l’autogestion ouvrière, expérimenté en Yougoslavie dès les années 1950, et particulièrement prégnant en France au cours des années 1960 et 1970. Le thème de l’autogestion a suscité ces dernières années un regain d’intérêt parmi les historien×nes et les chercheur×ses en sciences sociales : le séminaire se propose de contribuer à la diffusion des travaux existants mais aussi d’ouvrir de nouvelles perspectives en encourageant une approche transnationale, voire « globale » de la question. Ce séminaire s’inscrit dans le cadre du projet franco-allemand ANR-DFG Euro-Dem.

Séances ultérieures :

Mercredi 30 novembre 2022 : Un « modèle » algérien d’autogestion ? Révolution algérienne et autogestion dans les années 1960

Robi Morder et Irène Paillard (Association Autogestion et Éditions Syllepse)

Nicola Lamri (Università di Bologna/Université Polytechnique Hauts-de-France)

Séance en français

Mercredi 14 décembre : L’autogestion en Italie, années 1950-1980

Mattia Gambilonghi (Fondazione Giuseppe di Vittorio, Rome)

Benedetto Zaccaria (Università di Padova)

Séance en français et anglais

ORGANISATION 

Frank Georgi, Université d’Évry Paris-Saclay, laboratoire IDHES

Aurélie Andry, Université d’Évry Paris-Saclay, laboratoire IDHES

CONTACT

Aurélie Andry : aurelie.andry@univ-evry.fr

Une trajectoire singulière dans le siècle des masses

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À propos de Bruno Trentin, La Cité du travail. La gauche et la crise du fordisme, Paris, Fayard, 2012, 444 p.

Par Francesco Sabato Massimo, doctorant en sociologie (CSO, Sciences Po Paris)

Dans La Cité du travail (1997), l’intellectuel et dirigeant syndical italien Bruno Trentin dénonce la domination de l’idéologie productiviste du scientific management sur l’ensemble de la gauche sociale et politique. Selon cette idéologie, l’action syndicale se réduirait à l’animation du conflit distributif, tandis que la lutte politique se jouerait hors de la sphère économique, à travers la conquête de l’État. À l’encontre de cette vision, les années 1960 ont été le creuset d’une nouvelle culture politique autogestionnaire, née de la rencontre entre les traditions marxiste, chrétienne et libertaire du mouvement ouvrier, qui entendait faire des travailleur·ses et de leurs syndicats des “sujets politiques” à part entière grâce à la conquête d’un réel pouvoir de décision sur l’organisation du travail, la gestion des entreprises et des investissements. C’est dans cette histoire dont il fut un acteur de premier plan que Trentin puise pour défendre l’actualité d’un projet de libération du “travail subordonné.” Dans sa note de lecture, Francesco Sabato Massimo réinscrit les réflexions de Trentin dans le temps long de son parcours d’intellectuel, de syndicaliste et de militant politique, ainsi que dans les controverses à l’épreuve desquelles s’est formée sa pensée.

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